Je dis simplement que si cette dynamique perdure, les hommes vont l'investir – et ils auront raison. Nous sommes pris dans une dynamique – qui n'est ni masculine, ni féminine, et qui dépasse la question de la différence des sexes – en faveur de la libre disposition de son propre corps. Ne faut-il pas y mettre un frein ? Une femme de soixante ans peut-elle revendiquer le droit d'avoir des enfants, un homme celui d'avoir un utérus artificiel à sa disposition ? La gestation dite pour autrui se rattache au même questionnement. Ce sont des questions qu'il importe de se poser, car cette dynamique de neutralité a des conséquences. Plutôt que de choisir cette voie, qui serait un gage d'égalité absolue mais comporte aussi un certain nombre de dérives, mieux vaut essayer de penser la différence en l'articulant avec l'égalité.