N'oublions pas qu'il y a interaction. Je vois parfois des femmes qui disent que le père n'a gardé aucun lien avec ses enfants, alors qu'elles n'ont rien fait pour maintenir ce lien. Pour que cela se passe bien, il est important que le parent qui n'a pas la garde ait facilement accès aux enfants.
Quant aux jeunes enfants, tout dépend de la manière dont ils ont été élevés auparavant. S'ils sont très proches de leur mère, la garde alternée est difficile à envisager. Le sujet a fait l'objet de prises de position très dogmatiques. Pour ma part, je dirais que cela dépend des enfants. Il est certain que pour un nourrisson, qui a souvent un lien plus fort avec sa mère, cette solution n'est généralement pas souhaitable.
Arriverons-nous un jour à une neutralité totale dans l'approche de ces questions ? Et sommes-nous prêts à l'assumer ? D'ici trente ou cinquante ans, l'utérus artificiel sera réalisable. Il faudra alors assumer son impact anthropologique. Personnellement, je ne pense pas que cela soit souhaitable. Mieux vaut penser la maternité comme faisant partie de la « condition féminine » et essayer de penser pour les femmes une trajectoire sociale et politique qui laisse la place à un investissement réel de la maternité, plutôt que d'en arriver à des solutions d'une neutralité absolue – que la technique nous donnera un jour.