Je suis désolé de vous avoir dérangé…
Le problème des rapports entre les dirigeants de clubs, les agents et les joueurs n'est pas celui de la limitation du pourcentage attribué aux agents sur le montant des transferts ou des émoluments fixés par le club. Ce qui est honteux, c'est que notre système permette aux dirigeants de club de rémunérer les agents du joueur : cela revient à régler le problème en légalisant une pratique illégale.
Rafraîchissons une nouvelle fois la mémoire de nos collègues de l'UMP. En 2006, nous avons créé, à l'initiative de Gaëtan Gorce, une mission d'information au cours de laquelle les élus UMP ont brillé par leur absence, excepté M. Juillot qui en était le président. Je vous vois protester, monsieur Depierre, mais vous n'avez qu'à consulter les procès-verbaux de cette mission, qui a pris fin en janvier 2007 et qui a débouché sur vingt propositions, dont l'une était d'interdire formellement le paiement des agents par les dirigeants de club. On sait où cette situation nous a conduits : aux procès du PSG et de l'Olympique de Marseille – et il y en aura peut-être d'autres. Ce n'est pas acceptable.
Rappelons que la situation n'est pas la même pour le rugby, où la norme veut que le joueur aille au bout de son contrat, au contraire du footballeur qui cherche à signer des contrats de longue durée afin de multiplier les rétrocommissions.
Je signale au passage que nous avons reçu au cours de cette mission Michel Platini, qui n'était pas encore président de l'UEFA, et qui nous a adjurés de ne jamais permettre aux dirigeants de club de payer les agents des joueurs. Michel Platini, en tant que joueur, a signé avec trois clubs des contrats au terme desquels il est toujours allé, sans jamais recourir aux services d'un agent. Il a gagné beaucoup d'argent, mais je pense que c'était de l'argent propre.
(L'amendement n° 28 n'est pas adopté.)