…dont les sénateurs radicaux de gauche sont les auteurs. Il nous est ainsi donné de poser les bases d'une première réflexion, ce qui est normal puisqu'il s'agit d'une première lecture
Le sport est porteur d'une éthique et de valeurs essentielles, que nous devons préserver : respect de soi et de l'autre, fair-play, respect de l'arbitrage, acceptation des différences, solidarité et esprit d'équipe, engagement bénévole. Or le goût du spectacle et de l'argent tend à prévaloir de plus en plus sur celui de l'effort, ouvrant la porte aux tricheries, à la corruption ainsi qu'au dopage pour améliorer artificiellement les performances.
Pour sortir de ce piège, le sport doit retrouver ses valeurs, ce que permettra, à différents niveaux, cette proposition de loi « visant à renforcer l'éthique du sport et les droits des sportifs », même si l'on peut toujours attendre des améliorations et des avancées : tout texte est perfectible.
Cela passera d'abord, par la mise en place d'une charte que chaque fédération sportive adoptera pour mettre en avant les principes d'éthique et d'équité à respecter par ses membres. En effet, les fédérations, qui sont au centre du mouvement sportif et qui jouissent déjà d'une mission de service public, sont les mieux à même d'en être les garantes.
Cela passera ensuite par une meilleure formation académique des jeunes sportifs qui doivent être sensibilisés, pendant leurs études, au respect des règles de leurs disciplines et du sport dans son ensemble. Ainsi, non plus seulement réservés aux sportifs de haut niveau, les aménagements de scolarité bénéficieront désormais à tous les jeunes sportifs, élèves du secondaire, présents dans les centres de formation. C'est un gage de prévention des dérives, car, demain, ce seront eux les sportifs professionnels.
Enfin, c'est par une lutte contre toutes les dérives, à commencer par le dopage, que l'on retrouvera une éthique. En effet, il ne peut y avoir d'éthique sportive quand il y a dopage. D'abord, car il fausse la concurrence entre sportifs : dans une compétition, pour confronter des aptitudes, des compétences, seules doivent compter les capacités physiques du sportif, sans quoi le dopage sape le principe de compétition ouverte et loyale. Ensuite et surtout, il présente des risques graves pour la santé des sportifs. Un athlète doit être capable de rivaliser avec ses concurrents, mais pas au prix de sa vie !
Le dopage dégrade véritablement l'image du sport. Un combat est donc à mener. Un cadre juridique existe déjà, mais il est à étoffer, notamment, en renforçant les pouvoirs de l'Agence française de lutte contre le dopage – l'AFLD – en matière de prévention et de recherche ; en contrôlant des manifestations sportives à l'étranger ; en maintenant le pouvoir de sanctions des fédérations en matière de dopage ; en renforçant la concertation entre l'AFLD et ses homologues étrangères, pour favoriser l'échange d'informations et la mise en oeuvre de sanctions, même si nous devons encore améliorer le dispositif.
Retrouver une éthique se réalisera aussi par une lutte contre les dérives financières du « sport business ». Le sport est devenu un spectacle et la soumission au règne du profit se heurte de plus en plus ouvertement à ses valeurs. Or le sport ne peut-être réduit à une industrie du spectacle ; il ne peut pas être une activité économique comme une autre.
Ainsi, cette proposition de loi souhaite encadrer les paris en ligne, afin d'éviter au maximum toute manipulation de compétitions sportives, en particulier auprès de joueurs professionnels ou d'arbitres. Là encore, le dispositif devra être renforcé.
Les députés radicaux de gauche et apparentés voteront la proposition de loi de leurs collègues sénateurs.