Je ne peux pas laisser dire sans preuves que les associations s'enrichissent. Elles font certes un travail militant et affichent parfois une orientation politique. Les gens que je rencontre sur le terrain sont sympathiques et les CADA sont très bien tenus, même par des associations politiques. Cependant, il est vrai que certaines, financées exclusivement par l'argent du contribuable, critiquent continuellement l'action du Gouvernement et ont assurément leur agenda politique.
La grande hétérogénéité des plates-formes d'accueil, qui peuvent consacrer aussi bien deux heures que huit à rédiger les projets destinés à l'OFPRA et consacrent des sommes très variables à la rémunération des avocats, peut attirer les demandeurs d'asile, bien informés par des filières, par leur famille ou par des amis, dans certaines régions plutôt que dans d'autres parce que l'accueil y est meilleur. Une standardisation s'impose par conséquent. Les personnes qui travaillent sur le terrain ont à coeur d'aider les demandeurs d'asile, mais ont également tendance à considérer que tous sont des réfugiés. Or, sur 60 000 personnes qui demandent l'asile, 10 000 seulement reçoivent le statut de réfugié politique. Qu'elles viennent pour des raisons économiques ou politiques, toutes les familles sont sympathiques, mais l'État ne peut laisser s'implanter une filière économique sous le paravent du droit d'asile.