Lors de la discussion du projet de loi sur les retraites, à l'automne dernier, nous avons constaté que le report de deux ans de l'âge légal pour bénéficier de la possibilité de partir en retraite allait se traduire, à terme, par une diminution du montant moyen des retraites – ce que le ministre de l'époque, Xavier Bertrand, avait fort bien compris –, donc par un appauvrissement des retraités.
En fin de discussion de ce projet de loi, nous avions vu fleurir une série d'amendements défendus par l'UMP, visant à développer et à soutenir l'épargne-retraite. La majorité cherchait ainsi à faire passer le message selon lequel, le régime général de retraite étant désormais insuffisant pour espérer bénéficier d'une retraite convenable, il appartenait à chaque Français de se constituer une épargne-retraite ; le Gouvernement allait donc développer ce dispositif au moyen de diverses niches sociales et fiscales – en utilisant l'argent public, soit dit en passant.
Or, comme l'a dit Pierre-Alain Muet, il en est des niches comme des médicaments : utilisés en trop grand nombre, les uns comme les autres finissent par avoir des effets imprévisibles. Au-delà de cinq médicaments absorbés – et je ne parle même pas du Mediator –, les effets thérapeutiques des substances actives se contredisent ou interfèrent, sans que personne soit capable de dire quel sera leur effet global sur le patient. Il en est de même des niches fiscales : elles sont aujourd'hui si nombreuses que vous ne maîtrisez plus rien !