Monsieur le ministre, j'ai été frappée par votre conception très patrimoniale, presque d'héritier, de la PME-PM. Je comprends mieux maintenant pourquoi nos entreprises ne sont pas plus performantes. Ce n'est pas cela, la réalité de l'économie. Les entreprises ne se transmettent plus de père en fils – voire de mère en fille, ne soyons pas sexistes. (Sourires.)
La réalité, c'est que nos PME-PMI sont désormais confrontées à une concurrence internationale et qu'elles doivent professionnaliser leur management, comme nous l'a indiqué ce matin le PDG de l'ANVAR, que nous avons auditionné. Elles ont besoin des trois I : innovation, investissement, international. Ce à quoi j'ajouterai l'industrialisation et la création de filières dans lesquelles elles seraient entraînées par les grands groupes. Ce n'est pas une question d'aide à la transmission ou de petits bricolages entre amis pour favoriser les évasions fiscales.
Nos PME-PMI ont besoin de véritables fonds propres. Comme l'a dit Henri Emmanuelli tout à l'heure, il y a de l'argent en France, de l'argent dormant, de l'argent dans les assurances-vie, de l'argent dans les banques. Il y a du capital-développement à favoriser, du capital-amorçage à favoriser – nous sommes très en-dessous de bon nombre de pays européens en ce qui concerne l'innovation. Chez nos voisins, les PME-PMI deviennent des entreprises de taille intermédiaire et créent des emplois, car in fine c'est ce qui nous intéresse et non la création de valeurs pour une ou deux personnes, 0,01 % de la population, qui bénéficieront de vos petites procédures d'évasion fiscale.
Oui, nous avons besoin d'une politique ambitieuse et nous pourrions très bien nous retrouver autour de cet objectif car nous avons tous intérêts à développer l'emploi par l'innovation, la croissance des PME-PMI.
Vous parliez tout à l'heure des amis, des électeurs, des parents, des pères, des fils ; il y a ici des parlementaires qui ont travaillé en entreprise – j'ai moi-même travaillé dans une PMI-PME –,…