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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 8 juin 2011 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Rappels au règlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

La pédagogie politique, revenons-y toujours. Car enfin, à quoi venons-nous d'assister ? On nous dit parfois que nous faisons de l'obstruction, ce qui n'est jamais vrai. (Rires sur les bancs du groupe UMP.) Mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'on a vu la majorité – tellement « majoritaire » qu'elle était minoritaire dans l'hémicycle – obligée de recourir à des subterfuges pour sauver le texte gouvernemental.

Certes, le ministre est capable d'adopter ce rythme lent qu'il affectionne parfois. Mais ce n'est pas toujours le cas : avant-hier, par exemple, à la tribune, il avait mis le turbo. Aujourd'hui, il lui a fallu ralentir l'allure pour laisser à ses collaborateurs le temps de battre la générale afin que les députés UMP reviennent enfin en séance.

Regardez, mes chers collègues de la majorité, vous avez été obligés d'aller chercher de vieux grognards, comme Loïc Bouvard, le doyen de l'Assemblée – que nous respectons tous. C'est la vieille garde ! Mais il y a une différence entre le président Jacob et Bonaparte haranguant les soldats de ce qui n'était pas encore l'Empire en leur disant : « Songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ! » La différence, c'est que vous, vous êtes des grognards fatigués. (Exclamations et rires sur les bancs du groupe UMP.) On est allé chercher M. Douillet – que l'on a sans doute confondu avec Hercule faisant surgir les Colonnes – pour essayer de rétablir l'équilibre ! On est allé chercher Jean-François Lamour, qui, armé de son sabre, est venu pour nous pourfendre ! (Rires.)

Mais la réalité, c'est que vous êtes obligés d'avoir recours à des subterfuges pour sauver la mise sans jamais répondre sur le fond. Par exemple, monsieur Baroin, vous n'avez toujours pas répondu au sujet de Mme Bettencourt : elle payait 40 millions d'euros – oui, madame Brunel, et je vous le rappelle tout en sachant que vous avez pourtant défendu d'excellents amendements –, mais l'année prochaine, elle ne paiera plus que 10 millions d'euros. Cela, il faut que les Français le sachent ! Et tout pendant que nous n'aurons pas brisé le mur du silence, nous allons le répéter inlassablement.

Monsieur le ministre, votre subterfuge consistant à remonter aux origines de l'humanité pour gagner du temps ne trompe personne. Vous avez réussi à faire vaincre la loi du nombre, avec beaucoup de difficultés. Mais vous ne perdez rien pour attendre ! Parce que si nous n'arrivons pas à vous submerger durant ce débat, ce sont les électeurs qui, l'an prochain, nous relaieront et feront en sorte que la justice triomphe, en particulier la justice fiscale.

Et je vois, madame la présidente, que les collaborateurs du ministre sont aux petits soins avec lui. Tout à l'heure, comme il était un peu distrait, je les ai vus qui lui soufflaient : « Attention, attention, ils sont majoritaires ». Mais vous ne perdez rien pour attendre ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)

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