Cet amendement est très important au moment où on lutte contre les déficits publics, notamment dans le domaine social. On se lamente devant l'absence de progression des génériques, ce qui est un peu une spécificité française depuis le début. On en a souvent énoncé les causes – les détournements de génériques, les « me-too ». Je n'y reviens pas, mais depuis deux ou trois ans, les pharmaciens ont de plus en plus de mal à délivrer des génériques, tous leurs syndicats le disent.
Or voilà qu'un laboratoire – bizarrement, Servier – met en avant sa filiale pour les génériques, Biogaran. Il y a quelques années, ce laboratoire avait même financé l'émission C'est pas sorcier, qui s'adressait aux adolescents, pour faire la promotion du générique. Et un autre laboratoire s'y met à son tour. Leurs visiteurs médicaux passent chez les médecins, dont certains rédigent ensuite leurs ordonnances en précisant par exemple « amoxycilline Biogaran ». Les gens ont déjà du mal à accepter le générique. Si son médecin précise « Biogaran », je peux vous assurer d'expérience que le patient exigera cette marque. Le pharmacien qui a signé un contrat avec un autre laboratoire n'en a pas en stock : le patient refusera les autres génériques qu'il lui propose. Il faudrait empêcher les laboratoires de faire mettre le nom de fantaisie, en quelque sorte un nom de spécialité, sur l'ordonnance et en rester à la définition commune internationale du générique. Et je le répète, cette pratique est encore une bonne idée de M. Servier.