Au voeu du Président de la République de mettre en place la taxe Tobin, les députés du Front de gauche répondent : « Chiche ! » Depuis plus de dix ans, les députés communistes défendent en effet le principe d'une taxation des transactions financières et bien d'autres propositions pour lutter contre la gangrène de la spéculation.
Mais nous ne sommes pas dupes, et les Français non plus : cette mesure n'a pour but que de mieux imposer le rêve de TVA antisociale que vous partagez avec le MEDEF.
Pourtant, le 27 octobre 2011, le Président de la République promettait qu'il n'accepterait pas « une augmentation généralisée de la TVA », parce que « cela pèserait sur le pouvoir d'achat des Français, cela pèserait sur la consommation des Français et que cela serait injuste ».
Alors, allez-vous augmenter la TVA au risque de nous enfoncer un peu plus dans la récession ? Porterez-vous à plus de 24 % cet impôt qui frappe d'abord les plus modestes : retraités, chômeurs, mais aussi les 8 millions de travailleurs pauvres de notre pays ? Ferez-vous ce coup d'État contre la sécurité sociale, au motif que le coût du travail serait trop élevé en France ?
Or nous savons tous ici que le problème réside dans le coût du capital, avec la part croissante, dans la valeur ajoutée, des dividendes versés aux actionnaires et le recul de la part des salaires – sauf ceux des grands patrons, bien sûr, qui ont augmenté de 34 % depuis 2006.
Nous, députés du Front de gauche, refuserons tout report de cotisations vers la TVA ou la CSG, parce que c'est le contraire de la justice sociale.
Pour l'emploi et contre la précarité, nous proposons un financement de la protection sociale basé sur la contribution de tous les revenus du travail, la suppression des 30 milliards d'exonérations inefficaces pour l'emploi, la modulation des cotisations des entreprises en fonction de leur politique salariale. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)