Monsieur le ministre du travail, depuis plusieurs années, différents plans en faveur de l'emploi des jeunes et des seniors se succèdent. Même s'ils restent sans succès, ils dénotent une certaine intention. Or rien de tel pour l'emploi des femmes alors qu'elles représentent plus de la moitié de la population. Leur taux de chômage apparaît moins préoccupant que celui des hommes alors que la crise et l'austérité les frappent plus durement.
Outre le chômage, l'emploi à temps partiel a partout fortement augmenté. Les femmes, surreprésentées dans ces catégories d'emploi, ont subi des réductions forcées de leur durée de travail et de leur rémunération. Elles sont aussi les plus touchées au sein de la fonction publique par les réductions d'effectifs. En France, comme dans toute l'Europe, les femmes sont les premières concernées par l'insécurité et la précarité croissantes de l'emploi et par les bas salaires. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai déposé avec le groupe GDR une proposition de révision constitutionnelle visant à inscrire dans la Constitution l'égalité salariale entre les hommes et les femmes.
Dans une résolution de juin 2010, le Parlement européen avait même attiré l'attention du Conseil européen et de la Commission en soulignant les répercussions particulièrement négatives de la crise sur les femmes, davantage exposées à la précarité de l'emploi.
Il s'agit bien ici de dénoncer le fait que la question de l'emploi des femmes est ignorée, occultée, absente de la scène politique, mais aussi de dénoncer les priorités que ce gouvernement impose sans se préoccuper des inégalités provoquées par sa propre politique. Au moment où certains candidats ou certaine candidate préconisent le retour de la femme au foyer, il convient d'affirmer avec force que le droit au travail des femmes, comme des hommes, est un enjeu majeur de société.
Quand les discriminations dans le monde du travail faites aux femmes cesseront-elles et pour quelle raison n'en avez-vous pas fait la priorité de votre fin de mandat ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)