Je veux d'abord me féliciter à mon tour qu'un Français, reconnu pour ses exceptionnelles compétences, soit au coeur de l'approche budgétaire du Parlement européen au moment stratégique où il est nécessaire de revoir les grandes priorités financières de l'Europe. Le contexte est d'ailleurs singulièrement difficile, le risque étant grand que cette occasion soit saisie pour remettre en cause le fondement même des politiques agricoles et de cohésion pour trouver des marges de manoeuvres susceptibles de nourrir de nouvelles priorités. Non que ces deux politiques cardinales de l'Europe ne puissent pas utilement être réformées : de toute évidence, le cofinancement de vraies stratégies de développement locales serait préférable à un saupoudrage indistinct d'une infinité des petits projets particuliers. Il n'en demeure pas moins que l'aménagement et la solidarité des territoires restent des ambitions essentielles pour l'Europe. Le traité de Lisbonne devrait fournir les armes pour s'assurer de leur pérennité, en veillant à ce que toutes les politiques communes respectent désormais les exigences de la cohésion territoriale. Mais relevons que la route est longue : trop de politiques sectorielles, comme la recherche, se déploient dans une indifférence absolue de leur ancrage local.