Le Président de la République, s'exprimant au cours d'une convention de l'UMP – car il assiste désormais aux réunions partisanes, ce qui est un fait nouveau mais ne semble choquer personne –, a en effet déclaré : « La France change : désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit. »
Une telle déclaration, au moment où nous discutons de la rénovation de la démocratie sociale, en dit long sur vos objectifs réels. Il n'est pas acceptable que le Président de la République parle en des termes aussi péjoratifs d'un droit prévu par la Constitution, dont il est normalement le garant. La grève n'est pas un objectif en soi, mais un moyen ultime et parfois indispensable d'exprimer une revendication ou une aspiration. N'est-ce pas le mouvement social qui a permis de vous faire reculer sur le CPE et le CNE ?