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Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du 19 mai 2009 à 16h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

La crise actuelle occasionne de graves souffrances sociales, mais elle engage aussi l'avenir économique de notre pays : quand on licencie des salariés qualifiés, comme cela arrive aujourd'hui, on perd du savoir-faire et les donneurs d'ordre risquent de se tourner vers l'étranger une fois la croissance revenue.

Par ailleurs, il ne suffit pas de s'apitoyer sur les conséquences de la crise ; il faudrait également s'interroger sur ses causes : on constate, par exemple, qu'une part croissante des richesses produites est aujourd'hui consacrée au versement des dividendes et à la spéculation financière au lieu d'aller à la recherche, à l'éducation, au développement de nouvelles formes de production et, surtout, à la rémunération des salariés – cela permettrait pourtant d'enclencher la relance par la consommation.

Alors même qu'elle dégage des marges considérables, la société Celanese, dont les employés manifestent aujourd'hui devant l'Assemblée nationale, va par exemple supprimer des emplois en France et contraindre plusieurs sous-traitants à la fermeture. Des productions innovantes et uniques en France vont ainsi disparaître de notre territoire.

Face à cette situation, le Gouvernement n'a proposé que des mesures inopérantes. Nous vous proposons donc d'autres solutions, qui consistent tout d'abord à renforcer la place des salariés dans la gestion des entreprises, en leur accordant notamment un droit d'opposition. Le licenciement ne doit plus être la variable d'ajustement. Les salariés de Celanese, par exemple, que nous avons rencontrés, ont des propositions alternatives concrètes. Vous pouvez bien sûr ironiser et parler de révolution mais nous, nous attendons que vous fassiez des propositions concrètes pour répondre aux salariés qui sont aujourd'hui menacés de licenciement !

De même, nous souhaitons faire en sorte que l'argent cesse d'aller à la spéculation ; il doit être utilisé de manière utile, c'est-à-dire en faveur de la consommation et donc de notre économie. Outre la revalorisation du SMIC, nous demandons une conférence nationale sur les salaires.

Nous avions également proposé d'augmenter les revenus des étudiants, mais notre dispositif a été déclaré irrecevable, ce qui peut sembler curieux au moment où la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche envisage publiquement de prolonger les bourses d'un mois supplémentaire dans l'espoir d'apaiser les colères.

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