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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 10 novembre 2009 à 9h00
Commission élargie : commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Je voudrais pour ma part, en me félicitant de la croissance des crédits de la mission, rappeler que l'aide publique au développement n'est pas un acte de générosité. C'est un acte politique facteur d'équilibre, visant à éviter des flux migratoires – une ardente obligation qui va dans notre propre intérêt.

Le problème majeur de l'Afrique est celui de la croissance démographique. Pour des raisons idéologiques, on ne veut pas s'y attaquer. Les pays qui s'en sortent sont pourtant ceux qui ont commencé leur transition démographique. Une croissance de la population supérieure à deux points par an annihile toute capacité de développement. Il est faux de penser que lorsque le niveau de vie augmentera, la croissance démographique baissera d'elle-même. C'est par la stabilisation de la croissance démographique qu'il faut commencer.

Par ailleurs, nous sommes dans des stratégies d'influence et notre objectif doit être de défendre la politique française. Les Chinois ont compris que les États étaient en concurrence. Nous devons les imiter. C'est pourquoi il faut utiliser principalement l'action bilatérale, au lieu de croire que le multilatéralisme nous permettra de défendre nos intérêts. On peut regretter la baisse du PNUD, mais je rappelle que les opérations de maintien de la paix représentent aujourd'hui la moitié de l'aide multilatérale.

Ce qui m'amène à la coopération militaire. Outre les opérations de maintien de la paix, elle peut avoir un rôle primordial pour renforcer la stabilité des États concernés. Qu'on le veuille ou non, les forces armées sont souvent le premier apprentissage de l'ordre étatique. Il ne s'agit pas de prêter main forte à des dictatures, mais de stabiliser ces États dans leur ordre interne. Je regrette donc que la coopération militaire, dans tout ce qu'elle avait de noble et d'efficace pour ces démocraties naissantes, passe systématiquement à la trappe dans nos budgets.

On peut enfin regretter le recul de la francophonie, mais elle résulte aussi de notre propre attitude : entendre certains hauts fonctionnaires français ânonner l'anglais dans les cénacles internationaux, et même au sein de l'Union, est proprement inadmissible. Des sanctions doivent être prises contre ces adeptes du globish, qui font reculer l'usage du français. J'ai à ce propos déposé une proposition de loi sur l'installation, à Villers-Cotterêts, d'un centre d'apprentissage du français économique, pour lequel il serait d'ailleurs souhaitable de faire payer les gens du CAC 40 qui baragouinent eux aussi l'anglais à longueur de temps.

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