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Intervention de Gaëtan Gorce

Réunion du 1er juillet 2008 à 21h30
Rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaëtan Gorce :

Oui, car c'est ce qui nous reste : la possibilité de vous dire que nous ne sommes pas d'accord avec vous. C'est le droit de l'opposition, et nous entendons l'exercer ! Mais je comprends que vous vouliez m'interrompre car je parlais des déficits des comptes sociaux, qui ne cessent de se creuser dans l'indifférence générale. On attend d'ailleurs que le Gouvernement nous présente, ici même, les moyens qu'il compte mobiliser pour apporter une réponse à ce problème.

Le trouble s'est installé en Europe autour du projet que portent les vingt-sept pays membres, et l'on sent dans l'opinion publique monter une forme de désarroi : sans doute les prémices d'une nouvelle crise civique.

Dans ce contexte, le Gouvernement ne trouve rien de plus urgent que de nous présenter un texte qui, s'il s'en tenait à sa première partie sur la démocratie sociale, pourrait être acceptable (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), mais qu'il a jugé utile de doubler d'un codicille, d'une clause léonine, qui se fixe une fois de plus pour cible les 35 heures.

Celles-ci sont devenues, grâce à vous, une affaire à rebondissements. Il suffit que le Gouvernement éprouve quelque difficulté dans l'opinion, ou simplement dans sa majorité qu'il lui faut ressouder (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), pour que surgisse dans l'actualité le projet ferme, guerrier, martial, d'y mettre un terme. Vous aurez ainsi réussi à tuer les 35 heures plusieurs fois, en tout cas à chaque fois que cela pouvait servir vos desseins, non pas économiques, mais politiques.

On se demande, d'ailleurs, ce que vous pourriez faire pour expliquer vos difficultés – celles du pays comme celles de votre gestion – si vous ne disposiez pas toujours, dans le stock des explications commodes et des polémiques toujours prêtes, médiatiques et exploitables à l'envi, du dossier des 35 heures.

L'usage en est désormais bien établi. Il s'agit presque d'une tradition, à laquelle vous sacrifiez à votre tour, monsieur le ministre, après M. Fillon, qui, avant vous, en avait fait sa spécialité et nous avait convoqué à trois reprises sous la précédente législature…

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