Il serait intéressant de savoir si les femmes sont plus souvent mises en cause que les hommes, les patients pouvant parfois se montrer plus agressifs à leur égard. En ce qui me concerne, je ne souffre pas de cette judiciarisation même si elle est bien réelle.
On me pose souvent des questions sur ma manière de vivre ce métier en tant que femme. Un patient, au bout d'une demi-heure de discussion, m'a aussi demandé quand il allait pouvoir rencontrer le chirurgien ! L'image traditionnelle qui veut qu'un chirurgien soit un cinquantenaire installé plutôt qu'une jeune femme de trente-cinq ans – surtout en chirurgie orthopédique – est bien vivace !
Travaillant dans le secteur libéral, je regrette de ne plus avoir d'activité d'enseignement et de recherche mais je m'efforce toujours, lorsque j'en ai l'occasion, d'inciter les jeunes internes à choisir la chirurgie orthopédique. Une jeune femme m'a affirmé récemment ne pas vouloir se lancer dans une spécialité jugée aussi dure et masculine mais je l'ai conviée à assister à une opération en clinique et elle a changé d'avis.