Lorsque Mme Thoreux ou moi-même avons passé les concours pour être reçus en chirurgie, il fallait figurer à Paris parmi les 300 ou 400 premiers sur 4 000 candidats. Aujourd'hui, le dernier reçu en chirurgie sera classé trois millième sur 7 800. Cela ne signifie pas que les chirurgiens seront mauvais mais que la chirurgie n'intéresse plus et parmi elle, au premier chef, la chirurgie orthopédique : il s'agit en effet de la première spécialité mise en cause par les plaintes déposées dans un cadre pénal ou devant les commissions régionales de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI). Cette judiciarisation de notre parcours professionnel – les mises en cause étant en outre toujours perçues comme injustes – diminue l'attractivité de notre profession.