D'après nos informations, les conseils d'administration de Safran et Thales envisagent non une fusion, mais la création d'une co-entreprise commerciale limitée à l'optronique, ce qui est bien éloigné des ambitions initiales. En effet, sous l'impulsion de trois ministres de la défense successifs, de la Direction générale de l'armement et du Président de la République, l'État n'a pas ménagé sa peine, ces dernières années, pour mettre fin aux redondances entre Safran et Thales dans deux filières technologiques sensibles : l'optronique et la navigation inertielle. Le résultat est néanmoins assez décevant, et les conseils d'administration devraient examiner aujourd'hui cette hypothèse de co-entreprise. Après avoir envisagé un projet ambitieux d'échange d'actifs et fait de même avec un schéma de co-entreprise industrielle, Safran et Thales ont finalement opté pour ce que l'on pourrait appeler un minimum syndical, à savoir la création d'une co-entreprise commerciale limitée au seul domaine de l'optronique. Sachant que des contractions d'effectifs – c'est un euphémisme ! – sont toujours à craindre lorsque des regroupements interviennent, quel est le sort réservé aux salariés de vos entreprises, dont 34 000 sont employés en France ?