Monsieur le Premier ministre, le 1er novembre dernier, à deux pas d'ici, un enfant est né dans la rue. Les deux parents habitaient sous une tente. Le bébé est mort. Le 2 novembre dernier, à Orléans, un chômeur de cinquante-quatre ans a vu son électricité coupée. Il s'éclairait à la bougie. Il est mort brûlé vif dans son appartement.
Huit millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, quatre millions trois cent mille chômeurs, cent millions de repas servis par les Restaurants du coeur : voilà votre bilan. Et pendant ce temps-là, vos amis du CAC40 (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) ont vu leurs bénéfices progresser de 85 % en un an. Nous, au Front de gauche, nous sommes avec les gens qui souffrent, avec ceux qui tirent le diable par la queue, avec ceux qui ont peur pour l'avenir de leurs enfants, avec les membres des couches moyennes qui craignent de perdre leur travail et de tomber dans la pauvreté.
C'est vrai que nous ne sommes pas du même côté. Jusqu'à présent, monsieur le Premier ministre, avec le Président de la République, vous avez été du côté des profiteurs. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Moi, je pense aux petits François, Farouk, Myriam, David dont les yeux ne brilleront pas d'émerveillement devant le sapin de Noël, à cause de la politique que leurs familles subissent. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, je vous suggère de méditer la phrase de cette sainte femme que fut Geneviève De Gaulle-Anthonioz : « Un nouveau totalitarisme est en train de naître, celui de l'argent. Ayons le courage de refuser que des personnes et des familles vivent dans l'inhumanité. »
Êtes-vous prêt, monsieur le Premier ministre, à renoncer à votre zèle en faveur des privilégiés et à écouter Geneviève De Gaulle-Anthonioz ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)