La semaine dernière, nos collègues du Sénat ont eu la sagesse de supprimer les crédits relatifs au déménagement de RFI des locaux de Radio France.
J'ai le regret de constater que cette majorité, à l'inverse du Sénat, a choisi de réintroduire une mesure fermement combattue par les salariés. Ils sont mobilisés en nombre depuis des mois, et les quinze jours de grève imposés par l'entêtement de leur direction ont été très suivis. Je profite de l'occasion pour saluer leur action, car ils ont raison : un plan social et un déménagement ne constituent pas un projet d'entreprise.
Pendant plusieurs semaines, les membres de la mission sur l'avenir de l'audiovisuel extérieur de la France qui avaient été chargés d'y réfléchir ont été baladés. À ce jour, aucun rapport définitif n'a été soumis à nos collègues, au point qu'il est permis de penser que le sort de RFI avait été décidé avant même le début des travaux de cette mission.
L'avenir de RFI est auprès de Radio France, et non pas dans une fusion avec France 24. Il n'y a donc pas lieu d'organiser un quelconque déménagement, qui serait d'ailleurs une aberration au moins à deux titres. En cette période de disette budgétaire, il conduirait l'État à payer un loyer plus cher à un consortium privé de banques : l'inspection générale des finances a montré que le surcoût serait de 500 millions d'euros par an. Par ailleurs, les salariés ont déjà fait la démonstration magistrale de l'insalubrité des nouveaux locaux, en dépit de leur prix, et de leur inadaptation à leurs besoins professionnels.
L'avenir de RFI n'est pas non plus dans un nouveau plan social. Celui de 2009 s'était soldé par la perte de 206 emplois et il s'agirait aujourd'hui d'en supprimer 126 autres.
On voit bien qu'il s'agit de supprimer cette voix de la France qui est tellement appréciée à l'extérieur. Peut-être est-elle trop libre au regard du Palais !