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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 20 décembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

C'est évidemment plus déférent, plus élégant, plus courtois, en un mot plus galant. (Sourires.)

Venons-en à notre propos.

L'INSEE a annoncé la semaine dernière que la France va entrer en récession à la fin de l'année 2011 ou au début de l'année 2012, et que la perspective de croissance de 1 % sur laquelle ce projet de loi de finances rectificative est construit sera « difficile » à atteindre. J'en prends le pari avec vous, madame la ministre : nous nous retrouverons bientôt pour un nouveau projet de loi de finances rectificative. Pourtant, depuis que je suis député – et cela commence à faire un certain temps –, jamais nous n'en avions vu autant ! Mais je crois que vous allez vous surpasser. Ne nous voilons pas la face : nous savons tous ici que nous n'atteindrons pas votre objectif.

Les premiers effets de votre politique de rigueur se font sentir, madame la ministre. Nous n'avons cessé de vous avertir que les politiques d'austérité n'entraînent que deux choses : la misère et la récession. Avez-vous entendu les responsables des Restos du coeur et des autres associations caritatives ? Ils disent la souffrance des familles qu'ils reçoivent. Comment, lorsqu'on est responsable politique, être sourd comme vous l'êtes à l'expression des souffrances des plus fragiles d'entre nous, et dont les enfants sont les premières victimes ?

Prenons l'exemple de la Grèce : après dix plans de rigueur plus drastiques les uns que les autres, le chômage atteint 18 % en 2011 et le FMI estime que l'économie grecque va encore se contracter de 6 % cette année et de 3 % en 2012 ; ce sera la cinquième année de récession.

Aujourd'hui, c'est au tour de la France d'être frappée de ces deux maux, et il suffit de faire ses courses pour constater que les prix augmentent : en un an, le panier de la ménagère a augmenté de 3,71 %. Voulez-vous que je vous donne quelques prix, madame la ministre, mes chers collègues ? Le café arabica en grains a augmenté de 17,6 % – vous me direz qu'on n'est pas obligé de boire du café. La margarine, qui remplace le beurre dans de nombreuses familles parce que c'est moins cher, a augmenté de 11,7 %. Les pâtes ont augmenté de 8,4 %, les petits pois de 6,2 %.

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