Monsieur le Premier ministre, aujourd'hui, se tient au siège de PSA un nouveau comité central d'entreprise.
Au printemps dernier, le PDG, après s'être augmenté de plus de 300 %, se félicitait des très bons résultats financiers de son groupe. La CGT révélait au même moment, malgré ces bons résultats, des fermetures de sites, dont celui d'Aulnay ! Depuis, j'ai interrogé à deux reprises M. le ministre de l'industrie. Il m'a répondu qu'aucun licenciement ni aucune fermeture de site n'étaient envisagés. Il avait, disait-il, des assurances de la direction de PSA.
Après des mois de déni, d'enfumage, la direction de PSA, à quatre jours de Noël, offre comme cadeau aux salariés et à leurs familles la confirmation de la suppression de 5 000 emplois en France, dont 1 900 CDI, notamment à l'usine d'Aulnay où les menaces de fermeture se précisent. On connaîtra peut-être au Nouvel an le détail des emplois touchés chez les prestataires, les intérimaires et les sous-traitants. Quel cynisme !
Mais cette manoeuvre est vouée à l'échec. Les salariés qui manifestaient jeudi sont déterminés à se battre pour leurs emplois et pour leur entreprise. Car ces salariés, contrairement à ces dirigeants qui sabordent notre industrie pour honorer leurs actionnaires, veulent travailler et produire en France !
Les six syndicats de PSA Aulnay se sont adressés au Président de la République pour lui demander, en le prenant au mot sur ses propos vantant la « marque France », de s'engager sur ce dossier. Ils demandent l'organisation d'une réunion tripartite entre l'État, la direction et les syndicats, pour aboutir à un accord assurant le maintien de tous les emplois et sites et l'attribution à Aulnay d'un nouveau véhicule d'ici 2016.
Monsieur le Premier ministre, allez-vous donner suite à cette demande qui vise au soutien de l'emploi industriel, ou allez-vous, une nouvelle fois, laisser sacrifier l'emploi industriel sur l'autel des profits ?