Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur la situation d'une entreprise sous-traitante d'EADS : Lagassé Communications et Industries, implantée sur ma circonscription. Cette entreprise spécialisée dans l'électronique a été tout récemment placée en redressement judiciaire, avec une période d'observation de deux mois. Ses 250 salariés sont bien entendu inquiets pour leur emploi et attendent qu'un repreneur se manifeste.
Ce site industriel serait rentable s'il n'avait pas fait l'objet, de la part de la maison mère, le groupe canadien Lagassé, de ponctions récurrentes et importantes. Près de 90 % de son chiffre d'affaires est réalisé en sous-traitance pour Cassidian, l'un des quatre « piliers » d'EADS dont l'État est actionnaire à hauteur de 15 %. Or, monsieur le ministre, vous avez déclaré le 22 novembre dernier que l'État n'accepterait pas que « les ajustements économiques des plans stratégiques d'une entreprise où l'État se trouve en position d'actionnaire se fassent au détriment de l'emploi ». Comment l'État compte-t-il se faire entendre dans les conseils d'administration là où, comme à EADS, il est actionnaire minoritaire ? De quels leviers disposez-vous pour peser sur les stratégies de ces groupes afin qu'ils adoptent une attitude responsable, voire « intégratrice », vis-à-vis de sous-traitants placés dans une dépendance extrême ?