On surfe de la Commission des comptes de campagne vers le Conseil d'État, en passant par le Conseil constitutionnel et, si nous étions dupes, nous aurions le sentiment qu'après la démonstration financière accablante de M. Dosière, nous avons une démonstration juridique étonnante et convaincante de M. Urvoas.
En fait, M. Dosière était hors sujet et M. Urvoas, avec son talent, a fait du hors-piste, mais il s'est un peu planté parce qu'il a dit exactement l'inverse de ce qu'avait expliqué M. Dosière.
M. Dosière, dans un moment d'inattention, a parlé du Président qui n'est pas encore candidat avant de parler du candidat qui ne serait plus Président, et M. Urvoas est allé dans ce sens. Si l'on écoute bien ces deux discours prétendument complémentaires mais en fait totalement contraires, le Président de la République actuel n'a pas le droit d'être candidat à l'élection présidentielle à venir, à moins de renoncer à être le chef de l'État, pour reprendre la formule de M. Brard.
Vous attaquez tellement l'homme que vous videz de leur substance les propos éventuellement de qualité que vous tenez et les explications que vous entendez faire valoir.
La commission des lois s'est réunie à deux reprises, et encore cet après-midi. Il n'y avait pas foule, je le confesse, et le Journal officiel portera mention de ceux qui étaient présents. À aucun moment elle n'a eu droit à l'étalage dans le détail de toutes les précisions qui viennent de nous être données et à leur traduction potentielle en amendements au texte qui nous est proposé.
Il faut donc se rendre à la raison, en dépit de la très grande qualité intellectuelle et universitaire de la prestation de M. Urvoas. La commission a fait son travail, il n'y a nul besoin de revenir devant elle. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)