De fait, c'est non sur la personnalité et les qualités de M. François Loos que nous avons à nous prononcer, mais sur les actions qu'il envisage de conduire s'il est nommé président de l'ADEME.
Cela dit, je tiens à saluer l'action de Philippe Van de Maele, qui, à la tête de l'ADEME, a toujours montré un esprit d'ouverture et une volonté d'échange avec les parlementaires, notamment lors des auditions tenues au sein de notre commission.
Ma première question concerne la précarité énergétique. L'augmentation du prix du gaz la rend particulièrement d'actualité. Elle fait partie des thèmes de la campagne d'hiver de la Fondation Abbé Pierre : lors d'une conférence de presse récente, M. Patrick Doutreligne a souligné que cette précarité était sous-évaluée et mal traitée par les pouvoirs publics, alors que ses conséquences sont terribles pour certains, notamment les enfants et les personnes âgées. La Fondation Abbé Pierre propose aussi de créer un « bouclier énergétique » pour les plus démunis, comme on a su le faire pour les plus riches avec le « bouclier fiscal ». Même si la création d'un tel bouclier n'est pas de la responsabilité de l'ADEME, quels sont vos projets en faveur de la lutte ultra-prioritaire contre la précarité énergétique ?
Ensuite, selon vous, l'approche en matière de développement de nouvelles sources énergétiques, notamment des agrocarburants, doit-elle rester exclusivement française, être élargie à l'Europe, ou, au contraire, pensée – comme doit l'être toute politique énergétique – dans une dimension mondiale, en particulier au regard des conséquences qui peuvent frapper certains pays ? Je pense, s'agissant agrocarburants, à la destruction de la forêt amazonienne et des communautés villageoises, à l'épuisement des sols et à la disparition de l'agriculture vivrière.
Enfin, aller vers de nouveaux modes de production ne doit-il pas être la première priorité de notre société ? L'ADEME a beaucoup travaillé sur cette thématique. Nos choix doivent prendre en compte l'épuisement des ressources, notamment fossiles, et les conséquences d'un certain mode de production sur l'environnement. Nous travaillons insuffisamment sur les conséquences de nos choix sur le devenir de la planète et de ses populations. Selon Edgar Morin, nous devons aller davantage vers l'être que vers l'avoir. Quel est votre sentiment sur cette observation ?