Monsieur le président, monsieur le ministre, dans la discussion générale, j'avais annoncé que je m'apprêtais à voter contre ce texte issu de la commission. Le « noeud gordien », si je puis dire, était l'éventualité d'un transfert de propriété du domaine fluvial. Fort heureusement, nous avons été sages et nous avons fait en sorte qu'il reste propriété de l'État. Il appartiendra aux générations qui suivront de décider ; mais, pour l'heure, la sagesse commandait de conserver cette propriété, sans pour autant retirer quelques possibilités d'initiatives à VNF. C'est pourquoi je ne voterai pas contre.
Mais peut-on se satisfaire du texte qui nous est proposé ? Il contient encore bon nombre d'insuffisances. Plus particulièrement, nous restons sur notre faim quant aux moyens qui permettront, un jour, de remettre le fluvial au coeur de nos préoccupations, puisque, à vous entendre, monsieur le ministre, tel est l'objectif de cette loi. J'en accepte l'augure ; mais nous sommes encore très loin d'un véritable plan-programme pour un réseau national fluvial qui permettrait, comme c'est le cas dans d'autres pays, d'aller du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest, de façon à réellement donner envie aux chargeurs d'utiliser la voie d'eau plutôt que la route. Malgré vos bonnes intentions, nos moyens paraissent extrêmement limités. C'est pourquoi nous nous abstiendrons.