Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, au regard des enjeux liés au développement durable et à l'essor nécessaire des échanges fluviaux et maritimes, l'objectif de restructuration du service public des voies navigables est particulièrement opportun. Je me réjouis de pouvoir, à cette tribune, y apporter pleinement mon soutien.
Ce projet, excellemment porté par vous-mêmes, monsieur le ministre et madame la rapporteure, traduit la volonté de renforcer le potentiel économique et l'exploitation des voies navigables en unifiant leur gestion au sein d'un nouvel établissement public, en donnant une visibilité accrue aux missions de la future agence et, au-delà, en réaffirmant la place et le rôle du transport fluvial dans nos choix économiques d'avenir.
Il faut, naturellement, soutenir ce projet de loi qui est au coeur de la vision que nous avons d'un aménagement du territoire conciliant parfaitement développement et environnement, non seulement au niveau du réseau principal de ses voies, mais aussi au niveau du réseau secondaire, très important pour l'agriculture, le tourisme ou l'industrie. La France a besoin de ses ports, de ses échanges maritimes et fluviaux, comme elle a besoin du rail, qui concourt directement à la réussite de l'intermodalité, sur laquelle nous avons encore des progrès importants à faire en regard de nos partenaires européens.
L'optimisation du réseau des voies navigables s'inscrit dans une vision d'ensemble stratégique qui tient compte de l'exceptionnel positionnement géographique de notre pays. Dans le cadre de ce projet, qui réaffirme notre ambition nationale au-delà de ses aspects techniques, dans un contexte de concurrence très vive, notre capacité de réaction doit être à la hauteur des enjeux de la compétition internationale, particulièrement importante. Dans cet esprit, monsieur le ministre, vous ne serez pas surpris de me voir évoquer l'un des axes les plus importants de notre pays par les ports qui le jalonnent de Paris au Havre, je veux parler de l'axe Seine.
Par l'impact économique qu'il représente pour le Nord-Ouest, et, plus généralement, par son objectif premier, celui de donner à Paris une façade maritime, à l'image des plus grandes métropoles mondiales, ce dossier constitue une priorité nationale.
Regardons en effet le monde actuel : la géographie démontre que les villes-monde d'hier, telles que Venise ou Amsterdam, et celles d'aujourd'hui, telles que Pékin ou Londres, se dotent d'une ouverture commerciale directe sur la mer.
La volonté marquée du Président de la République dans ce domaine est relayée par de très nombreux élus, conscients de la formidable opportunité que constitue cette démarche stratégique d'importance nationale. La Seine représente un enjeu de croissance, qui allie un potentiel portuaire exemplaire à la voie d'eau et au projet de développement du rail, fret et voyageur. Antoine Rufenacht, haut-commissaire au développement de l'axe Seine, a parfaitement défini la portée, les priorités et je dirai même l'urgence de cet aménagement.
De très nombreux élus sont engagés, et je ne puis, à cet égard, que regretter, au nom de tous ceux qui portent cette ambition, que notre amendement visant à en reconnaître l'intérêt national ne puisse être examiné en séance, à la suite d'une décision du président de la commission des finances dont les motifs sont apparemment contestables.
Je sais combien le Gouvernement est attaché aux investissements d'avenir, singulièrement au moment où, pour amorcer la sortie de crise, nous devons faire valoir de nouveaux modèles de croissance, des projets modernes, d'envergure, qui concilient parfaitement l'environnement et le développement.
C'est pourquoi, monsieur le ministre, et je vous le dis avec une certaine solennité, étant donné l'importance du projet Paris-Seine-Normandie, qui s'inscrit dans l'ambition que vous avez vous-même décrite à cette tribune, je souhaite que le Gouvernement apporte son soutien à la démarche de validation législative que nous engageons en faveur de ce projet axe Seine, dont la mise en oeuvre concrète répond aux objectifs de croissance, d'emploi, et d'investissement dont la France a besoin. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)