Si tous les militaires sont soumis au même statut, ils n'exercent pas le même métier et n'ont donc pas les mêmes préoccupations. L'exigence de mobilité géographique est par exemple beaucoup plus forte pour un sous-officier de l'armée de terre que pour un sous-officier de l'armée de l'air.
Lors de visites d'unités, j'ai constaté que la vie familiale est de plus en plus un sujet de préoccupation. Les épouses des militaires ont désormais presque toutes une activité professionnelle, ce qui est difficilement compatible avec des déménagements réguliers, sauf à renoncer à une deuxième source de revenus. C'est un point qu'il faut surveiller, le taux de divorce chez les militaires étant beaucoup plus élevé que la moyenne nationale.
Les interrogations des militaires ne portent toutefois nullement préjudice à leur action. En opérations, ils font preuve d'une conscience professionnelle remarquable. Devant le groupe de travail franco-britannique qui s'est réuni ce matin, l'ancien commandant du Charles de Gaulle a confirmé ce sens de la mesure et de la responsabilité de tous les personnels. Pendant l'engagement du bâtiment au large de la Libye, les moyens de communication ont été maintenus sans qu'une seule information stratégique ne soit transmise.