Monsieur le ministre, il y a deux mois, lors de l'examen par la commission des finances de dix conventions d'échange d'informations fiscales avec de nombreux paradis fiscaux comme le Belize ou l'île de Man, Jean-Pierre Brard avait dénoncé, au nom du groupe GDR – j'en avais fait de même devant la commission des affaires étrangères – la finalité de ces conventions qui ne servent à rien sauf à protéger ces territoires hors la loi qui abritent les filiales de vos amis les patrons du CAC 40 et les grands banquiers, en leur donnant ce voile de respectabilité qui les fait sortir de la liste noire des pays commercialement infréquentables. Cela fait d'ailleurs du Gouvernement le complice d'une fraude qui coûte à l'État plus de 20 milliards d'euros chaque année. Alors que le Gouvernement n'a pas hésité une seconde pour mettre en place, afin d'économiser 18 milliards d'euros, une politique de rigueur qui frappe directement les Français les plus modestes, il se montre conciliant, pour ne pas dire indulgent, lorsqu'il s'agit de taxer et de punir les grands groupes du CAC 40 et les grandes fortunes de ce pays qui dissimulent leur argent dans les paradis fiscaux. Il semble même qu'il ne portera pas plainte contre Mme Bettencourt, qui a fraudé pour 100 millions d'euros.