Il convient néanmoins de rester vigilant car certains obstacles à l'échange d'informations demeurent et la validation du passage de cet État en phase 2 par le Forum mondial sur la transparence fiscale et l'échange des renseignements de l'OCDE n'est pas garantie à ce jour. Certains dispositifs de la législation panaméenne en matière fiscale, notamment la législation relative aux actions au porteur, démontrent que cet État demeure, à certains égards, un État non coopératif.
Malgré ces réserves, la convention soumise au débat de ce jour devrait permettre de conforter la décision d'implantation dans ce pays des grands groupes et d'investir dans les grands projets d'infrastructures en cours.
D'une part, cette convention a pour objectif d'éliminer le risque de double imposition, jusqu'à présent source d'incertitude pour nombre d'investisseurs.
Concrètement, cet accord définit avec précision les modalités de l'imposition des revenus, qu'il s'agisse des bénéfices des entreprises, des revenus immobiliers ou encore des revenus passifs.
La convention permet notamment d'éviter « la force attractive de l'établissement stable », qui constitue l'une des composantes essentielles des paradis fiscaux, en prévoyant un dispositif législatif strict en la matière.
Autre apport de la convention qu'il convient de souligner, l'accord proposé prévoit de lutter contre les prix de transfert en prévoyant que le principe du prix de pleine concurrence entre entreprises indépendantes s'applique également aux entreprises associées.
L'accord clarifie également les modalités d'imposition des dividendes en posant le principe de l'imposition des dividendes dans l'État de résidence de leur bénéficiaire, auquel il peut être dérogé par un dispositif de retenue à la source.
Enfin, un article de la convention évoque les revenus de sociétés, dont la double imposition peut être éliminée par l'imputation, sur l'impôt français, d'un crédit d'impôt.
D'autre part, cet accord comporte une clause d'échange de renseignements, conforme au modèle de l'OCDE, et indissociable d'une politique de lutte contre la fraude en matière fiscale.
Mes chers collègues, parce que la promotion de la transparence et de l'échange de renseignements à des fins fiscales doit demeurer une priorité de notre politique internationale, le groupe Nouveau Centre apportera son soutien à ce projet de loi. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)