Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Sylvie Feucher

Réunion du 15 novembre 2011 à 17h30
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Sylvie Feucher, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale :

Les gardiens de la paix sont recrutés au niveau du baccalauréat, les officiers à celui de la licence et les commissaires à celui du master 2. Mais la diminution des effectifs en cours a considérablement réduit le nombre de postes ouverts aux concours externes. Les promotions de commissaires, qui représentaient 90, voire 100 personnes, il y a quelques années, n'en représentent plus qu'entre 40 et 50. Au niveau national, le concours externe de commissaire est ouvert pour 20 à 25 postes, le concours externe d'officier pour une quarantaine de postes.

Les gardiens de la paix et les officiers peuvent naturellement se présenter aux concours internes pour devenir officiers ou commissaires. Il leur est proposé de participer à une préparation organisée par l'Institut National de la Formation de Clermont-Ferrand, ensuite ceux qui sont sélectionnés effectuent un stage de préparation aux épreuves écrites et orales. Mais compte tenu de la charge de travail qui leur est demandée, peu nombreux sont ceux qui réussissent. Les gardiens de la paix et les officiers peuvent également choisir la voie d'accès professionnelle. Les épreuves sont plus techniques.

Les élèves officiers suivent une scolarité de 18 mois à l'école de Cannes-Écluse, en Seine-et-Marne, et les élèves commissaires une formation de deux ans à l'École nationale supérieure de la police, située près de Lyon. Cette période de formation est très difficile à gérer pour ceux qui ont des enfants, sauf à déménager. Peu de femmes s'y autorisent, craignant de ne pouvoir réussir sur les deux tableaux. J'ai moi-même réussi avec deux enfants, âgés de 4 et 6 ans, mais je reconnais que c'était difficile et que j'ai beaucoup culpabilisé.

Il existe une autre préparation au concours dispensée à l'IPAG de Clermont-Ferrand qui est d'une grande qualité. D'une durée de six mois ou dix huit mois sur site, en fonction du niveau de diplôme détenu, elle est prise en charge par le Ministère, pour les personnels de tous grades, administratifs ou actifs. Mais les candidats ne perçoivent que leur salaire de base, sans les primes. Ces préparations au concours sont difficilement accessibles à tous et particulièrement aux femmes, compte tenu des charges familiales.

Environ la moitié des commissaires sont issus du concours interne. Les autres, issus d'un concours externe, sont des étudiants ou de faux internes. Les 20 % du concours interne à proprement parler sont de jeunes gardiens de la paix, des officiers et des administratifs, et 5 %, soit un ou deux postes par an, sont issus de la promotion au choix, qui consiste en un entretien de 30 minutes. Ce sont des personnes généralement plus âgées.

On constate que le nombre de femmes admissibles au concours externe est très élevé, mais les ratios s'inversent après l'épreuve orale et les admis sont essentiellement des hommes. En outre, tant pour le concours d'officier que pour celui de commissaire, beaucoup de femmes échouent à cause de leur mauvais résultat au parcours sportif.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion