Depuis cinq ans que j'exerce cette fonction, j'essaie de ne pas m'exprimer au nom des seuls commissaires mais dans l'intérêt de l'institution et pour tous les métiers. Les syndicalistes reconnaissent toutefois que l'arrivée d'une femme a apporté une dose d'humanité dans les combats syndicaux. Certains m'ont même confié que j'avais changé la manière dont fonctionnent les comités techniques paritaires et surtout les comités d'hygiène et de sécurité.
Les commissaires ont basé leur représentation syndicale sur la parité : durant mon mandat, la secrétaire générale est une femme et son adjoint est un homme ; lors du prochain mandat, mon adjoint sera secrétaire général et son adjointe sera une femme. Le syndicat des officiers de police (SNOP) devrait bientôt suivre notre exemple. C'est une ouverture intéressante.
Lorsqu'en 2006 j'ai réalisé cette étude sur la parité dont je vous ai parlé, il n'existait aucune donnée sur ce sujet. J'ai donc commencé à collationner les chiffres concernant les 1 700 commissaires mais également les officiers et les gardiens de la paix.
Recueillir ces données fut un parcours du combattant. Les services qui gèrent les concours sont regroupés à Clermont-Ferrand alors que les concours de gardien de la paix sont organisés au plan local. Il a été aussi très difficile de connaître la composition des jurys pour vérifier le respect de la parité. J'avais également besoin de connaître le nombre des admissibles et celui des admis afin d'établir des ratios. Or ce ne sont pas les mêmes bureaux qui gèrent les concours pour les trois grades. En outre, il m'a fallu expliquer aux responsables pourquoi je souhaitais obtenir ces données car ils me croyaient animée de mauvaises intentions. L'administration n'est pas très ouverte à la fourniture de données chiffrées et cette attitude est généralisée comme je m'en suis rendue compte au cours d'une récente visite au Conseil d'État.