Vous inscrivez maintenant une prévision de 1 % que vous savez vous-même ne pas pouvoir tenir.
Monsieur Chartier, vous avez raison de rappeler les prévisions des agences de notation. Ce n'est pas seulement la dette qu'elles jugent, mais surtout le fait que la récession est mise en place dans nos pays d'Europe à cause des plans de rigueur successifs. Nous en sommes au deuxième plan de rigueur, et chacun sait bien qu'il y en aura un troisième, malgré votre réserve de précaution, ce qui nous fait rire. Le rapporteur général lui-même rappelait que généralement, dès les premiers mois d'exercice, les trois quarts des réserves de précaution étaient débloqués, pour les raisons que vous savez.
Venons-en au contenu. Commençons, chers collègues de la majorité, par ce que vous avez refusé.
Vous avez refusé la taxation des transactions financières que nous avons proposée par amendement.
Vous avez refusé la taxation des revenus variables extravagants que nous vous avons proposée.
Vous avez refusé la suppression de la fameuse niche Copé, Mme la ministre du budget ayant même déclaré que cette niche n'existait pas. Quelle amnésie, quelle ironie !
Vous avez refusé la détaxation des heures supplémentaires, qui coûte plus de 3 milliards d'euros par an à notre budget.
Par contre, et les Français doivent le savoir, vous avez gelé le barème de l'impôt sur le revenu. Cela veut dire que les Français vont payer plus d'impôt et qu'une partie de ceux qui n'en paient pas aujourd'hui vont commencer à en payer.
Vous avez également bloqué la revalorisation des allocations, en particulier sur le logement.
Surtout, vous avez augmenté la TVA.
Monsieur Chartier, plutôt que de prétendre que M. Hollande pourrait, peut-être, augmenter la TVA de 3 %, vous feriez mieux de rappeler que votre majorité vient de l'augmenter de 1,5 % ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Et vous ne l'avez pas augmentée sur n'importe quoi : sur les transports publics, sur les tarifs de l'eau, sur ceux de l'assainissement, sur le livre, sur les cantines d'entreprise, sur la collecte des ordures ménagères. Vous pouvez toujours ironiser sur ce qui pourrait arriver l'an prochain, mais c'est aujourd'hui, dans quelques minutes, que vous allez voter l'augmentation de la TVA pour tous les Français, mais pas sur le homard, certes, qui est toujours à vos yeux un produit de première nécessité.
À elles seules, ces deux mesures représentent 3,5 milliards d'euros. C'est le double de l'allégement de l'ISF que vous avez décidé il y a quelques mois.