Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, permettez-moi d'abord de remercier le président d'avoir pris l'initiative d'organiser ce débat au lendemain de la rencontre décisive entre le président Sarkozy et la chancelière Merkel et de leur accord sur le renforcement de la gouvernance de la zone euro. Cet accord a reçu cet après-midi une bonne note de la part d'un grand quotidien du soir, ce qui n'est pas si fréquent ! Notre débat se déroule également à la veille du Conseil européen qui se tiendra jeudi et vendredi prochains à Bruxelles. Ce conseil européen nous est présenté depuis quelques jours dans la presse comme le sommet de la dernière chance pour l'euro.
Ce sommet sera également l'occasion de signer le traité d'adhésion avec la Croatie. Au terme de ce processus, le 1er juillet 2013, la Croatie deviendra le vingt-huitième État-membre de l'Union européenne. La Croatie sera ainsi le deuxième État issu de l'ex-Yougoslavie à devenir membre de l'Union européenne après la Slovénie. Il s'agit surtout du premier des ex-belligérants de la guerre de 1991-1995 à intégrer l'Union. L'Union européenne reste donc attractive et demeure cet espace de paix et de démocratie voulu par ses pères fondateurs. Cela me semble important à rappeler en ces temps difficiles : il ne faut jamais oublier l'essentiel.
La crise que traverse la gouvernance de la zone euro ne doit pas nous faire oublier que l'Union poursuit son chemin, qu'elle travaille, qu'elle se préoccupe toujours des questions agricoles, climatiques, migratoires, énergétiques, qui sont elles aussi à l'ordre du jour de ce sommet, même si beaucoup ont tendance à l'ignorer.
Notre attention est tout entière focalisée sur la crise des dettes souveraines qui frappe la zone euro. Cet endettement, nous en sommes tous, à des degrés divers et des moments divers, comptables et responsables devant nos concitoyens. Pas un seul budget n'a été voté en équilibre depuis 1974.
Comme le Président de la République l'a rappelé lors de son discours à Toulon jeudi dernier, cet endettement s'est accumulé depuis des années. Il s'est agit d'une facilité coupable et illusoire, une sorte d'EPO à laquelle tous les gouvernements se sont dopés pour préserver notre niveau de vie et notre modèle social dans un monde en pleine mutation.