Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 13 décembre 2011 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Sur le rôle de la Banque centrale européenne, nous avons bénéficié d'une écoute attentive qui peut préfigurer l'ouverture d'une négociation équilibrée au service de la croissance et de l'emploi. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Oui, une autre voie est possible. Qui peut croire que l'Europe doive se transformer en simple agence de notation pour ses propres États-membres ? La croissance doit être notre objectif prioritaire.

Il faut renforcer l'Europe des coopérations industrielles, notamment dans la recherche et l'innovation. Jacques Delors plaide depuis des années pour une communauté européenne de l'environnement et de l'énergie. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Oui, l'objectif de la transition énergétique de réduire de 25 % la part du nucléaire dans l'électricité est le même pour la France et pour l'Allemagne. (Même mouvement.) Voilà un champ formidable d'investissement permettant la création de millions d'emplois dans toute l'Europe pour réussir la transition énergétique ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

L'Europe, c'est aussi celle qui lutte contre la spéculation avec la taxe sur les transactions financières. C'est aussi une Europe sociale, celle de la coopération, qui permet, avec un salaire minimum dans chacun des États, de répondre aux inégalités sociales. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Ce sont des normes communes en matière de santé et d'éducation. C'est cela que nous voulons partager avec les Européens, et qui va rendre de l'espoir et de la confiance aux peuples européens qui n'en peuvent plus de ces plans d'austérité qui démoralisent et détruisent le lien social, en France en premier lieu. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Mes chers collègues, je voudrais vous rappeler que ce qui se joue sous nos yeux, c'est le maintien de la souveraineté des États, à travers l'affirmation du projet européen. Faudra-t-il demain faire appel à la Chine, au Brésil, ou trouverons-nous enfin en nous-mêmes la force de résister, et de nous relever ? La France devra trouver cette force dès 2012, refuser la fatalité et rendre confiance aux peuples français et européens.

Permettez-moi de vous citer un autre grand Européen : « Si les Européens ne prennent pas en main leur propre destin, qui le fera ? Le Japon, la Chine, le Nigeria, le Brésil, le Texas, enfin, je ne sais qui… Si vous ne décidez pas vous-même de votre sort, quelqu'un s'en chargera, soyez-en sûrs () » Celui qui disait cela était François Mitterrand, un grand homme d'État, grand européen, dans un discours prononcé à la fin de sa carrière et de sa vie. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Qui a remplacé les grands hommes de l'histoire européenne ? Les grands chanceliers tels que Helmut Kohl, les hommes tels que François Mitterrand, il nous faut aujourd'hui les trouver. Nous avons la possibilité d'engager en 2012 un nouveau cycle d'espoir pour l'Europe : c'est le combat pour l'alternance que nous menons avec François Hollande. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) J'ai confiance dans les capacités de la France, et je ne suis pas de ceux qui démissionnent et qui se résignent.

Monsieur le Premier ministre, après avoir sonné le tocsin en 2007 en disant que la France était en faillite, vous avez pris la responsabilité d'aggraver la situation de la France et de l'affaiblir. Nous, nous prenons l'engagement de relever la France et de relever l'Europe ! (Les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent longuement. – Huées sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion