Il s'agit de ce que l'on commence à nommer les licenciements boursiers. Il y a des ogres de la finance et, s'il peut arriver que, dans une petite entreprise, les marchés se restreignant, la quantité de travail à accomplir se réduise, ce n'est pas le cas, par exemple, chez Peugeot, qui fournit l'illustration la plus spectaculaire de mon propos.
PSA, à la botte des marchés financiers, prévoit de supprimer plus de cinq mille emplois en France, alors que l'entreprise est très profitable, puisqu'en 2010 elle a réalisé un bénéfice net de 1,13 milliard d'euros. D'un côté donc, elle réalise d'énormes bénéfices ; de l'autre elle licencie.
Pour que vous compreniez mieux à quel point tout cela est immoral et honteux pour notre pays, j'ajouterai que le PDG de PSA, M. Philippe Varin, est le septième des patrons français les mieux payés ; entre 2009 et 2010, son salaire a augmenté de 381 % ! Vous reconnaîtrez avec moi que c'est choquant. M. Varin tire profit de la misère et des pleurs que ses licenciements vont provoquer dans de nombreuses familles.
Madame la ministre, notre logique est très simple : il s'agit de mettre à la charge des actionnaires, lorsqu'ils reçoivent des dividendes, autrement dit quand il y a des bénéfices, le coût des licenciements. À terme, ce coût devra inclure non seulement le coût immédiat des licenciements, mais également les indemnités que perçoivent les personnes licenciées pendant toute la durée de leur chômage. Le jour où les actionnaires qui touchent les dividendes seront ainsi mis à contribution, l'enthousiasme à licencier se trouvera considérablement réduit.