Madame Coutelle, le Planning familial fait partie du groupe d'experts qui a travaillé avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) à la nouvelle campagne en faveur de la contraception. Nous plaidons, depuis de nombreuses années, pour faciliter l'accès à l'ensemble des méthodes de contraception de façon à en améliorer l'efficacité, tout au moins l'acceptabilité par les femmes. Nous avons été choqués par les propos de Mme Nora Berra qui renvoie la question à des discussions entre les adolescents et leurs parents, avec le risque médical que cela comporte. Ces propos sont totalement contre-productifs. Quoi qu'il en soit, une campagne n'est pas suffisante, il faut aussi travailler sur le terrain. Mais actuellement – peut-être est-ce dû au syndrome du Mediator – chacun sort son parapluie. Et si nous sortons trop souvent nos parapluies, les jeunes sortiront découverts, ce qui, dans ce domaine, n'est pas la meilleure solution…
Le discours de Mme Berra a été mal ressenti car il va à l'encontre des propos tenus dans le cadre de la campagne d'information sur la contraception. Ensuite, M. Xavier Bertrand a également suscité de l'étonnement en annonçant la baisse du coût des pilules de deuxième génération – ce qui les met à 2 euros par mois, soit 70 centimes après remboursement de la sécurité sociale. Encore une fois, c'est totalement contre-productif ! Nous menons une campagne qui vise à démontrer qu'il existe d'autres modes de contraception que la pilule et qui présente le patch et l'anneau comme de vraies alternatives ; et, quelques jours plus tard, le ministre de la santé décide de baisser le coût des pilules de deuxième génération ! Je ne comprends pas sa politique, qui relève du saupoudrage et de l'effet d'annonce. Nous n'en resterons pas là.