Ainsi, mes chers collègues, je ne crois pas que l'objectif, certes louable, de ces propositions de loi, censées restaurer l'autorité morale des politiques auprès des citoyens, puisse être atteint par les solutions préconisées. Vous nous proposez, en effet, de renforcer l'arsenal législatif en matière de transparence dans la vie publique, mais vous êtes en pleine contradiction. Car c'est au moment même où l'arsenal législatif et réglementaire n'a jamais été aussi complet en la matière que la suspicion est la plus répandue ! Nous sommes nombreux à penser que cela pourrait même être contre-productif.
En effet, en adoptant ces deux textes, nous pourrions laisser penser que des comportements marginaux sont légion, que les élus ont besoin d'être surveillés par des juges, que nous ne sommes capables d'aucune autodiscipline, bref que nous n'avons aucune d'éthique. La vérité est que, si nous légiférons en permanence pour satisfaire une opinion persuadée que nous sommes corrompus, nous nous trompons. Soyez persuadés, chers collèges, que ceux de nos concitoyens qui pensent que nous ne rendons pas assez de comptes, que nous ne divulguons pas assez de détails sur l'emploi de nos crédits, sur les revenus de nos conjoints, ces citoyens penseront toujours que ce n'est jamais assez, et que nous trouvons toujours des moyens détournés pour échapper à la législation.
S'agissant maintenant des mesures relatives aux conflits d'intérêts, il serait faux de prétendre que la majorité n'a encore rien mis en place. Permettez-moi de pallier votre mémoire défaillante. C'est bien Nicolas Sarkozy qui a décidé de confier en septembre 2010 à une commission,…