Nous avons l'honneur d'accueillir M. Vuk Jeremić, ministre des Affaires étrangères de Serbie, que nous avons déjà reçu à deux reprises, notamment le 6 avril dernier, lors de l'audition du Président Boris Tadić. Mais l'actualité de cette année 2011 et notre volonté de conforter encore davantage la solidité de nos relations bilatérales nous ont semblé justifier de profiter de votre passage à Paris pour vous entendre.
La Commission des affaires étrangères a approuvé la semaine dernière la ratification de l'accord de stabilisation et d'association avec la Serbie, qui devrait être votée en séance publique la semaine prochaine. L'entrée en vigueur de cet accord constituera une étape importante, longtemps retardée par l'opposition de certains pays, notamment les Pays-Bas, qui demandaient des garanties fortes de coopération avec le Tribunal pénal international.
L'étape suivante, c'est évidemment l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union européenne. La Serbie a une vocation historique à intégrer l'Union, même si nous savons que cela prendra du temps. Sa candidature a été déposée le 22 décembre 2009 et la Commission européenne a tout récemment recommandé l'octroi à la Serbie du statut de « pays candidat ». La Commission assortit cependant cette recommandation de plusieurs conditions, notamment la normalisation des relations avec le Kosovo et une coopération active avec la mission EULEX afin qu'elle puisse exercer ses fonctions dans toutes les parties de ce territoire. Comment votre pays accueille-t-il l'avis de la Commission et comment envisage-t-il de répondre aux conditions posées ?
Un dialogue Belgrade-Pristina, sous l'égide de l'Union européenne, a débuté le 8 mars 2011 à Bruxelles. Il a obtenu quelques résultats positifs, notamment sur les questions de circulation, mais les incidents à la frontière administrative séparant la Serbie du Kosovo continuent et le dialogue a même été suspendu en septembre. Quels sont les derniers éléments que vous pouvez nous communiquer sur les conditions dans lesquelles ce dialogue se poursuit et quelles avancées concrètes en escomptez-vous dans les semaines à venir ?