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Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 29 novembre 2011 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Discussion générale

Valérie Pecresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'état :

Monsieur le président, monsieur le rapporteur général, mesdames, messieurs les députés, je veux tout d'abord saisir l'occasion que m'offre l'examen de ce projet de loi de finances rectificative pour remercier l'ensemble des parlementaires. Depuis presque trois mois, dans des circonstances certes particulières, nous débattons ensemble de la politique budgétaire de la nation. Ces débats, souvent nocturnes, sont vifs, nourris et nous ont bien souvent permis d'aller au fond des choses. Dans cette période plus que dans toute autre, je voulais vous redire toute l'importance que le Gouvernement attache au travail parlementaire et vous remercier, mesdames, messieurs les députés, de le faire vivre.

Vous le savez, les circonstances que nous traversons sont exceptionnelles et, dans la bataille de la crédibilité que nous livrons aujourd'hui, la réactivité est la première des armes. Jean-François Mancel l'a parfaitement dit et je l'en remercie.

Cette nécessaire réactivité explique les contraintes particulières qui ont pesé, cette année, sur le débat parlementaire. Monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, une fois encore, je veux vous exprimer la reconnaissance du Gouvernement, ainsi qu'à l'ensemble des membres de votre commission et à vos collaborateurs.

J'ajoute, à l'attention de Christian Eckert, que, pour la bonne information du Parlement et de nos concitoyens, le Gouvernement a mis à jour, après le plan du 7 novembre, le rapport économique, social et financier. Ce document détaille l'ensemble de notre stratégie pluriannuelle de finances publiques ; vous y trouverez, j'en suis sûre, l'ensemble des informations nécessaires.

Avec sa clarté coutumière, le rapporteur général a parfaitement remis en perspective ce projet de loi de finances rectificative. Comme lui, je suis convaincue que, face à la crise, le sérieux, le réalisme et le sens de la mesure sont des vertus cardinales. Je le dis à Marc Goua et Henri Nayrou, l'art de la prévision est difficile. Avec 1 % de croissance, le Gouvernement a fait un choix sérieux et réaliste – le même, au demeurant, que nos voisins allemands. Nous traversons une période d'incertitudes. Notre devoir est d'agir, non de surréagir.

Les mesures que nous prenons aujourd'hui sont bien dosées et équilibrées. La grande force de ces décisions, comme l'a souhaité M. Mariton, c'est qu'elles sont structurelles et s'inscrivent dans la durée – je pense notamment à l'effort sur les dépenses. Je remercie Michel Diefenbacher de l'avoir souligné : réduire les déficits, cela exige une vraie stratégie pluriannuelle. C'est tout le sens du plan de retour à l'équilibre du Gouvernement.

J'ajoute que notre réserve de précaution de 6 milliards dans le budget 2012 nous permet de faire face aux imprévus ou à un accident de croissance. Et ces 6 milliards d'euros, monsieur le président, sont faits pour jouer leur rôle de marge de sécurité.

J'ai bien entendu Charles de Courson : le Gouvernement a réagi par deux fois avec détermination et, comme il l'a noté, toujours dans le bon sens et avec le soutien des députés du Nouveau centre. L'essentiel, dans les circonstances présentes, est de faire preuve de constance, dans le calendrier comme dans la stratégie.

Ce texte, mesdames et messieurs les députés, prend en effet place dans une stratégie d'ensemble, qu'a parfaitement rappelée le rapporteur général. Cette stratégie très simple, c'est de poursuivre la réduction des déficits sans peser sur la croissance. Je dis bien : sans peser sur la croissance, monsieur Vergnier, et c'est pour cela que nos efforts reposent en priorité sur les dépenses. L'OCDE, que vous avez été nombreux à évoquer ce soir, le reconnaissait justement hier, tout comme le FMI le faisait il y a quelques mois.

Gilles Carrez l'a souligné, ce gouvernement est le premier à avoir freiné, puis inversé la progression permanente des dépenses de l'État, tout en maîtrisant la hausse des dépenses de santé. Et au total, monsieur le président de la commission des finances, cet effort en dépenses sur 2011 et 2012 représente 24 milliards d'euros. La maîtrise de l'ONDAM représente, à elle seule, 5,9 milliards d'économies sur 2011-2012. La priorité donnée à la maîtrise des dépenses est indiscutable. Au demeurant, vous ne pouvez pas, mesdames et messieurs de l'opposition, dresser un tableau caricatural de la révision générale des politiques publiques, comme l'a fait M. Muet…

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