Dès lors, il nous faudra nous occuper de mesures plus structurelles concernant les interventions mêmes de l'État.
Savez-vous, madame la ministre, qu'en préparant cette intervention, je me suis dit que j'allais regarder en consolidé l'évolution d'un ministère ? J'en ai pris un au hasard, celui de la culture, et j'ai fait la comparaison entre 2005 et 2012 de la somme « crédits budgétaires, taxes affectées aux opérateurs et dépenses fiscales ». Les chiffres sont édifiants : de 3,9 milliards d'euros en 2005, nous passons à 5,5 milliards en 2012. La seule augmentation sur le budget consolidé de la culture annule 75 % du résultat du « un sur deux ». Voilà ce que devra être la RGPP à prévoir dans un an. Nous ne pourrons pas échapper à ce type de choix fondamentaux si nous voulons éviter de voir nos prélèvements obligatoires grimper à 46 %, 47 %, voire 48 %.
Dernier message : aujourd'hui, nous ne pouvons plus accumuler les mesures de consolidation budgétaire et continuer cette course poursuite infernale à la trajectoire de réduction du déficit. Nous ne le pouvons plus.
Notre problème à court terme est de nature monétaire. Il nous faut donc regarder du côté de la Banque centrale européenne.
Je ne donnerai qu'un chiffre, parce qu'il est éloquent ; la Réserve fédérale américaine a vu, depuis la crise, son bilan multiplié par deux et demi, avec une injection de capitaux de 1 500 milliards de dollars. Un quart des émissions du Trésor, de l'État américain, ont été souscrites par la Réserve fédérale. Tournons-nous du côté de la Banque d'Angleterre : son bilan a lui aussi été multiplié par deux et demi, passant de 100 milliards à 250 milliards de livres sterling. Pendant le même temps, la Banque centrale européenne a connu une augmentation de seulement 50 %. Tout est dit !
Nous devons donc aujourd'hui nous préoccuper d'apporter une réponse monétaire et pas seulement budgétaire au problème que nous rencontrons.
Un dernier mot…