Je reviens à l'étude : chez les personnes ayant accès à la CMU complémentaire, le taux de renoncement était de 22 % en 2008 contre 40 % pour les personnes ayant les mêmes caractéristiques mais non couvertes par la CMU complémentaire. Le rôle joué par la CMU complémentaire est donc confirmé, ce qui vient conforter la gauche dans sa volonté de poursuivre l'oeuvre du CNR en permettant tout simplement de rendre effective la solidarité nationale, qui semble être devenue un gros mot, si l'on en juge par les réactions de la majorité présidentielle dans cet hémicycle.
Enfin, l'IRDES pointe le lien entre pratiques tarifaires des professionnels de santé et renoncement aux soins. Évidence, me direz-vous, mais évidence qui tient aux limites de votre politique. Cette étude montre la lente mais inéluctable dégradation du rapport des Français aux soins. Une dégradation qui n'est pas une fatalité, me semble-t-il, mais qui relève plutôt d'une volonté politique, volonté qui vous anime depuis que vous êtes aux responsabilités.
Chaque PLFSS est l'occasion pour vous, car c'est votre dessein, d'aller vers un système qui ne sera plus que l'ombre de ce qu'il aura été, et où l'égalité de tous ne sera plus qu'un souvenir.
Ainsi, vous cheminez vers la création d'un secteur optionnel, pourtant de fait voué à l'échec, car vous vous êtes assis sur l'avis des complémentaires, qui ne veulent pas jouer le jeu puisque, chaque année, vous les taxez un peu plus.