…organiser le soutien à ceux qui sont en situation de fragilité parce que le monde dans lequel nous évoluons est complexe, dur, injuste.
La vision du CNR était loin d'être une utopie. Elle entendait permettre à l'ensemble des Français d'avancer plus confiants en l'avenir, donc d'être plus à même de tout mettre en oeuvre pour redresser notre pays et le faire progresser.
Où en sommes-nous de cette vision ? Le bon sens de l'ordonnance de 1945 est-il encore de mise ?
Permettez-moi d'évoquer une étude, pas assez connue à mon sens, réalisée par l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, l'IRDES, qui permet de poser un regard objectif sur la situation actuelle de notre système de protection sociale. Publiée en novembre 2011, elle propose une approche économétrique du renoncement aux soins pour raisons financières, se penchant d'abord sur les statistiques de ce phénomène pour ensuite analyser les facteurs qui en sont l'origine.
Les premiers éléments statistiques posent le décor. En 2008, 15,4 % des personnes âgées de dix-huit ans et plus déclaraient avoir renoncé à des soins pour des raisons financières lors des douze derniers mois : soins dentaires pour 10 % de la population, lunetterie pour 4,1 %, puis consultations de médecins, généralistes et spécialistes.
Comme je sais par avance les arguments qui vont m'être opposés, je précise qu'on atteint une proportion de 25 % si l'on inclut les retards d'entrée dans le système de soins.