Madame la députée, je voudrais dénoncer une fois encore dans cette assemblée la répression sauvage que le régime syrien exerce contre sa population : plus de 3 500 morts, des dizaines de milliers de blessés, de prisonniers et de disparus. Dès le 7 septembre, j'avais parlé ici de crimes contre l'humanité. Comme vous l'avez rappelé, madame la députée, la commission internationale d'enquête du Conseil des droits de l'homme vient d'utiliser cette expression dans son dernier rapport.
Chaque jour qui passe nous rapproche d'une crise humanitaire majeure. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU indique que 1,5 million de Syriens ont besoin d'une aide internationale pour se nourrir. À Genève, la commission internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme évoque, dans son rapport, la violation des droits à la santé, à l'alimentation et à l'eau.
J'ai reçu la semaine dernière une délégation du Conseil national syrien, qui a appelé la France à l'aide et qui m'a demandé de m'exprimer sur la nécessité de faciliter l'accès de l'aide humanitaire en Syrie. C'est ce que j'ai fait immédiatement, d'abord en me rapprochant de la Ligue arabe qui, vous le savez, est pleinement impliquée dans la recherche d'une solution à la crise syrienne ; ensuite en demandant à l'Union européenne – ce sera fait jeudi – de rapprocher la Ligue arabe, la Turquie et les vingt-sept États membres pour prendre les initiatives nécessaires en ce sens. Enfin, j'ai demandé à notre représentant permanent au Conseil de sécurité d'engager des consultations au sein de celui-ci.
L'idée est donc de mettre en demeure le régime syrien d'assurer ses obligations internationales en matière d'accès de l'aide humanitaire. Ce sera un combat difficile compte tenu de l'obstination de ce régime, mais nous allons le mener avec la plus grande détermination, de façon que le peuple syrien sache que la France est à ses côtés et le soutient par tous les moyens dont elle dispose. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)