Je l'ai dit, la recherche agronomique, c'est l'avenir de notre agriculture. N'opposons pas l'intérêt des obtenteurs et celui des agriculteurs. Une recherche forte, c'est une agriculture forte. Il n'y aura pas d'amélioration des rendements sans recherche agronomique. Nous avons besoin de sélections végétales, nous avons besoin de la recherche agronomique pour améliorer notre productivité et répondre à la demande alimentaire mondiale. Au siècle précédent, la moitié des gains de productivité agricole ont été dus aux avancées de la recherche dans le domaine génétique, beaucoup plus qu'à l'accroissement des surfaces plantées. S'il n'y avait pas eu de recherche génétique sur le blé en Europe, les rendements auraient chuté, et nous n'aurions pas eu assez de blé pour nourrir notre population.
Nous avons besoin également de la recherche agronomique pour mettre au point des variétés plus résistantes aux phénomènes liés au changement climatique. Où que vous alliez en France, que ce soit dans un secteur viticole ou un secteur de grande culture, la même question revient toujours : comment faire face aux aléas climatiques croissants, aux catastrophes naturelles de plus en plus grandes et aux problèmes spécifiques liés à la diminution des ressources en eau dans certains territoires ? La recherche agronomique est un moyen de répondre à ces difficultés.
Il n'y a pas d'agriculture durable sans innovation agronomique. Nous devons impérativement à l'avenir concilier maintien de la productivité agricole, maintien des rendements et respect de l'environnement. Cela passe aussi par la recherche agronomique.
Cela ne veut pas dire pour autant que nous cédons à toutes les nouveautés et que nous acceptons tous les produits de la recherche qui peuvent sortir ici ou là au mépris du principe de précaution, au contraire.