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Intervention de Serge Grouard

Réunion du 22 novembre 2011 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Grouard, président :

Monsieur Tourtelier, nous arrivons en fin de législature et il est très compliqué d'ajouter de nouveaux sujets de débat dans le calendrier actuel, même si je partage votre analyse.

S'agissant de la conférence de Durban, le constat est accablant : on se trouve face à une « machine » mondiale qui s'est emballée et que l'on ne parvient plus à contrôler. Chacun porte historiquement sa part de responsabilité, même si certains pays développés et PED cherchent à se renvoyer celle-ci.

Le rapport de nos collègues montre bien que si, en 2000, chaque Chinois émettait moins de 3 tonnes de gaz à effet de serre par habitant, il en produit près de 7 aujourd'hui. Quand l'Inde deviendra le pays le plus peuplé du monde - si elle ne l'est déjà -, elle émettra la même quantité alors qu'elle n'en dégage pour l'instant que 1,5 tonne par habitant ! Par comparaison, les problèmes européen ou français paraissent marginaux.

Cela pose la question du poids de l'Union européenne, qui pourrait être la seule à aboutir à un résultat. Encore faudrait-il une convergence forte, voire un consensus en son sein, auxquels on ne parvient pas.

Cela me fait penser à une catastrophe annoncée qui, dans l'histoire de l'humanité, n'a, à mon sens, jamais existé. Si elle s'est déjà produite dans l'histoire de la planète, ce fut sur des échelles de temps infiniment plus longues, de plusieurs millions d'années.

Une crise peut en cacher une autre et on se trompe de crise ! La crise de la dette est de court terme tandis que celle de l'environnement est structurelle !

Or la réponse à la crise de l'environnement est aussi le moyen de sortir de celle de la dette.

À vous écouter, je pensais à toutes les crises, diplomatiques, politiques, stratégiques ou militaires, que nous avons connues pendant l'entre-deux-guerres. Lors des débats à la Chambre des députés, dans les années 1930, certains de nos collègues se sont montrés parfaitement lucides sur ce qui allait se passer et on les a traités d'imbéciles ! Or aujourd'hui, toutes proportions gardées, nous sommes une quinzaine seulement à écouter ce que nos deux collègues nous rapportent !

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