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Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 10 juin 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Recrudescence de la leptospirose à la réunion

Bernard Laporte, secrétaire d'état chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative :

Madame la députée, vous avez bien voulu interroger Roselyne Bachelot-Narquin sur la leptospirose. Se trouvant actuellement au Luxembourg, elle m'a chargée de vous répondre en son nom.

La leptospirose est une zoonose répandue dans le monde entier, particulièrement en zone tropicale, où les conditions climatiques favorisent la recrudescence des cas. D'après une étude réalisée par l'observatoire régional de santé en 2003, l'incidence sur l'île de la Réunion est quinze fois plus importante qu'en métropole, avec une cinquantaine de cas par an et un taux de mortalité de 13% parmi les formes graves.

Le risque de contamination humaine vient de la prolifération de petits mammifères et des blessures occasionnées par le travail. La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une maladie à déclaration obligatoire, la direction régionale des affaires sanitaires et sociales de la Réunion surveille les formes hospitalisées depuis de nombreuses années, avec le concours des laboratoires hospitaliers. En 2006, on comptait 55 signalements dont 9 décès, en 2007, 48 signalements dont 3 décès, et depuis le début de l'année, 22 signalements dont 2 décès.

L'action de l'État en la matière s'appuie sur les recommandations du Conseil supérieur d'hygiène publique de France du 18 mars 2005 pour la prévention de la leptospirose en cas d'activité professionnelle à risque. Ces recommandations sont au nombre de trois : mesures individuelles de protection – gants, bottes, désinfection des plaies – ; information des travailleurs à l'embauche pour limiter les comportements à risques ; éventuelle vaccination, après avis du médecin du travail, en fonction de l'exposition professionnelle – le vaccin est actif contre 80% des cas à la Réunion.

Des mesures adaptées au contexte local sont actuellement mises en oeuvre, en fonction de la répartition des compétences entre l'État et les collectivités locales. L'État s'est engagé sur des actions que l'on peut répartir en quatre domaines.

Premièrement, un renforcement des dispositions réglementaires en termes de salubrité, impliquant chaque citoyen et chaque commune.

Deuxièmement, l'organisation d'une veille sanitaire par la DRASS, avec information des professionnels de santé, enquête environnementale, actions d'éducation autour de chaque cas signalé.

Troisièmement, la formation des agents des communes et un appui technique et financier afin de coordonner les actions de dératisation. En 2007, la DRASS a passé une convention avec la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles, qui portait sur un montant de 80 000 euros. La nouvelle convention, passée en 2008 pour des actions ciblées sur les écoles, porte sur un montant de 14 338 euros.

Quatrièmement, enfin, l'information et la communication, avec la diffusion de 30 000 exemplaires d'une plaquette élaborée par la direction générale de la santé. En outre, des crédits peuvent être mobilisés dans le cadre de l'appel à projet du groupe régional de santé publique, qui porte sur le volet « lutte contre les zoonoses ». Enfin, des informations sont mises à la disposition du public sur le site Internet du ministère de la santé.

Comme vous le voyez, madame la députée, le Gouvernement et les collectivités locales sont mobilisés et travaillent efficacement, ensemble, à l'éradication de cette maladie.

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