Nous continuons, monsieur le ministre, à être en désaccord profond avec votre réforme, injuste, qui notamment ne va que jusqu'à 2018 en ponctionnant le fonds de réforme des retraites – nous n'allons pas reprendre tout le débat en deux minutes, mais vous en rajoutez à chaque fois. Le 1er juillet dernier, vous avez déjà présenté une mesure, vous en ajoutez encore une sous la forme d'un mois supplémentaire afin d'accélérer d'un an le relèvement des bornes, vraisemblablement pour satisfaire les marchés financiers en allant vers une harmonisation avec ce qui se passe ailleurs.
Vous citez à cet égard toujours l'Allemagne, l'une de vos références les plus courantes. Nous n'avons pas de problème pour accepter qu'il faille quarante et une annuités, et quarante et une et demie un peu plus tard, mais nous, nous cumulons les bornes et les annuités alors qu'en Allemagne le passage à soixante-sept ans ne se fera qu'en 2029.
Vous avez donc encore aggravé le dispositif au risque de le rendre de plus en plus illisible. Un dispositif voté il y a moins d'un an et déjà modifié deux fois, plus personne ne va en effet y croire. Les jeunes générations nous le disent d'ailleurs : elles ne comprennent plus rien au problème des retraites, d'autant que le système auquel elles ne croient déjà plus guère ne va que jusqu'à 2018.
Modifier sans cesse notre système de retraite pour gagner des milliards dans l'urgence, n'est pas la bonne solution. Nous vous montrerons, je l'espère dans un an, que l'on peut faire autrement sur les retraites.