Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, monsieur le président de la commission de la défense, mesdames et messieurs les députés, je suis partagé entre la déception de voir une partie de cet hémicycle pratiquement vide – merci à vous, monsieur Janquin, d'assurer à vous seul la représentation des députés du groupe SRC – et la joie de voir, dans les yeux de la plupart d'entre vous, une certaine impatience à entendre mon intervention – quoique je me demande si cette impatience n'est pas tout simplement celle de voir la séance se terminer (Sourires et protestations aimables sur les bancs du groupe UMP.)
Je veux dire à M. Giscard d'Estaing qu'il se trompe lorsqu'il estime qu'au Tchad, un certain nombre de civils peuvent remplacer des militaires. Je comprends le souci d'économie qui inspire cette réflexion, mais j'insiste sur le fait que, s'il n'y avait pas eu de présence militaire au Tchad, nous y aurions déploré des attaques en permanence. Sans doute faut-il avoir rencontré ces militaires de l'EUFOR, d'une très grande compétence et fiers de l'importante mission qui leur est confiée, pour comprendre à quel point leur présence est nécessaire, comme l'a souligné Mme Hostalier ; leur efficacité est telle qu'il n'y a pas eu une seule attaque des Janjawids depuis leur arrivée sur place il y a un an. Le 15 mars, ils céderont leur place à la mission des Nations unies, mais en tout état de cause, il est impensable de remplacer des militaires par des civils de façon permanente. Je suis, en revanche, tout à fait d'accord avec M. Giscard d'Estaing pour ce qui est de la nécessaire sincérité dans les comptes.
Si je connais le talent et la sincérité de Bernard Cazeneuve, je regrette que son intervention n'ait pas toujours reflété ces deux qualités à la fois. Hervé Morin et moi-même nous sommes exprimés devant la commission de la défense et la commission des affaires extérieures…